Victor Orban joue l’équilibriste entre Marine Le Pen et Éric Zemmour

HT: À Budapest, un mois presque jour pour jour après le Quatrième Sommet Européen sur la Démographie et la famille, Marine Le Pen fait son apparition dans les bureaux du premier ministre Orban. Elle est désormais adoubée par le nouveau mentor du souverainsime identitaire européen.

Cette visite expresse dans la capitale hongroise marque encore un jalon dans la stature que Viktor Orban a pris chez les identitaires européens et même américains — Tucker Carlson, éditorialiste et polémiste de Fox News a fait une spéciale récemment à Budapest avec lui. Comme si besoin était, il a réexpliqué son idéologie lors du Quatrième Sommet. “Dieu, famille, patrie” avait-il présenté, “les valeurs hongroises”.

Éric Zemmour était venu présenter ses idées déjà bien connues des Français au sommet. Douze minutes sur un panel, et la chose était faite. Pour Marion Maréchal, 12 minutes aussi, mais avec droit au podium complet, elle seule. Par la suite, le PM reçut le polémiste Zemmour dans un salon de lecture de son palais primo-ministériel, l’ancien Couvents des Carmélites reconvertit en édifice public. Si rencontre avec Marion Maréchal il y a eu, cela ne passa pas devant une caméra.

Les trois Français avaient pratiquement toujours chanter les louanges du Hongrois de plus en plus classiquement réactionnaire malgré ses débuts libéraux et anticommunistes. C’est peut-être sur ce point qu’il n’a point varié, du moins dans sa logique: la Commission Européenne n’est-elle pas la nouvelle URSS, prête à punir, “certes pas par les chars”, les pays-membres déviants du bloc?

La réception de Marine Le Pen fut plus grandiose: déjeuner biltatéral avec Viktor Orban, puis une conférence de presse conjointe d’une demi-heure, dans la chapelle de l’ancien Couvent. (Notons qu’Orban est protestant, donc jamais d’appel de pied explicites au catholicisme romain).

Idéologiquement, il n’y a rien à ajouter à ce que l’un ou l’autre a déjà dit maintes fois. La nouveauté est le fait qu’Orban remercie ouvertement MLP pour son soutien à sa politique en Hongrie, à sa posture dissidente en Europe, et à son opposition totale à l’immigration, sans oublier son hostilité à la doctrine énergétique européenne qui “anéantirait la classe moyenne hongroise”.

Marine Le Pen, en égalité ostentatoire avec le PM, pesait décidément bien plus lourd que ses concurrents réels ou supposés, Éric Zemmour et Marion Maréchal. Elle dispose d’un rôle quasi décisif au sein de la députation européenne, et particulièrement du groupe “Parti identité et démocratie”. Fera-t-elle entrer le parti d’Orban, Fidesz, dans ce groupe? Il faudrait que le PM dise s’il en a envie. Il a résisté jusqu’à ce jour. Il n’a pas voulu quitter le Parti Populaire Européen, mais il l’a fait. Pour l’heure il est dans un no-man’s land parlementaire à Bruxelles. Marine Le Pen, qui avec Matteo Salvini domine le PID, n’en a pas parlé. Il est vrai qu’Éric Zemmour n’a rien à lui offrir, sinon peut-être son dernier livre.

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