Qui a trompé qui dans le ciel syrien?

Que s’est-il passé le 19 septembre dans le ciel syrien: un bombardement israélien, retour de feu syrien, descente en vol d’un avion de reconnaissance RUSSE qui se trouvait grosso modo sur l’itinéraire des israéliens. Le ministère de la défense russe a d’abord estimé que les avions israéliens s’étaient  dissimulés derrière l’Iliouchine 20 solitaire, après avoir ouvert le feu sur sur une base présumée des forces iraniennes des Gardes Révolutionnaires (principalement la force Al-Quds, vouée aux  actions extérieures). L’état-major israélien a fait un aveu rarissime: oui, il a bombardé des positions iraniennes. L’état-major russe, sans parler de la cible, précise que la partie israélienne n’a donné qu’une minute de préavis aux Russes avant le tir sur la cible des Gardes Révolutionnaires.
Voilà pourquoi les batteries anti-aériennes gouvernmentales syriennes ont riposté anarchiquement: elles ignoraient que l’Iliouchine était présent. Évidemment, croire à cette hypothèse veut dire que les artilleurs syriens ne savent pas tout de leurs alliés russes dans le ciel. En outre, les artilleurs syriens ont tiré des S200, missiles russes efficaces et qui se déclinent en versions améliorés en ordre croissant: S300, S400. Les gouvernementaux syriens doivent se satisfaire des S200, déjà assez efficaces, mais éventuellement insuffisants pour traquer les F16 israéliens?
Vladimir Poutine a vite déclaré, le même  jour que l’incident qui causa la tragique mort des 15 occupants de l’Iliouchine 20, que toute cette affaire était le fruit d’un tragique concours de circonstances. Réaction éminemment conciliante envers le gouvernement d’Israël. Il est vrai que Benjamin Netanyahu avait téléphoné prestement à son homologue pour expliquer sa version: une attaque annoncée conformément à l’accord de déconfliction entre les forces israéliens et russes dans le ciel syrien. En plus de cet appel, les Forces armées israéliennes se fendirent donc de ce  rarissime communiqué explicative. Le voici:
On y lit, quasiment pour la deuxième fois de l’histoire, l’aveu officiel israélien que son aviation pilonne des cibles en Syrie. Cet aveu était donc nécessaire afin de calmer les passions et les questionnements autour de ce conflit naissant entre les deux États, Russie et Israël. On remarquera que  les gouvernementaux syriens ne sont pas tenus pour les auteurs de cette fabrique d’armements “précis et létaux”. Les forces armées gouvernmentales n’ont fait que prêter leurs installations. Ses artilleurs ne sont accusés de rien d’illégal, sinon de fautes militaires, étant ce que l’on pourrait appeler de “simples usagers” de S200 défensifs, et sans responsabilité stratégique dans cette affaire. Exit Bachar al-Assad de la controverse, ses artilleurs portant la coulpe de leur incompétence.
Mais voici que Bachar al-Assad revient dans l’équation: l’aviation israélienne a tiré sur des positions iraniennes à Lattaquié. Ceci est très surprenant: l’on croyait que Vladimir Poutine avait, à la demande de Benjamin Netanyahu, fait retirer les forces iraniennes à plus de 80 km des frontières israéliennes du Golan (je n’entends pas par là que la frontière israélienne du Golan est légitime, et qu’une ‘attaque gouvernementale syrienne sur cette frontière  seraient une violation juridique.) Que faisaient les troupes iraniennes à cet endroit si septentrional, c’est-à-dire si loin du Golan? Cet endroit est considéré comme le bastion du régime, alors les Israéliens oseraient-ils attaquer à cet endroit? Les militaires Russes, dont les bases sont si proches, seraient-ils indifférents? De toute évidence, les  miliciens iraniens armaient le Hezbollah ou alors ils aidaient à l’imminente attaque syrienne et russe sur l’enclave d’Idlib dernier bastion des rebelles en tout genre (hormis les Forces démocratiques syriennes au nord-est du pays). Donc les analystes militaires israéliens ont dû sentir que les militaires russes ne contrôlaient pas les Gardes révolutionnaires d’Al Quds qui eux continuaient à fournir des éléments à leurs alliés à eux, le Hezbollah libanais. Le feu vert implicite russe été donné.
MOSCOU ET SES DEUX ALLIÉS ENNEMIS: TÉHÉRAN ET JÉRUSALEM
Est-ce que cette toile d’araignée d’influences concerne vraiment Bachar al-Assad? Fort peu, hormis les deux malheureux syriens tués au sol lors du raid aérien israélien. On peut même  se demander si les artilleurs étaient même  au courant de la mission non pas des avions israéliens, mais de l’avion russe! Ainsi, un jeu d’influences étrangères se déroule sur le sol et dans le ciel syrien, dont le but est d’obtenir le plus possible de la part de Bachar al-Assad. Entre Moscou et Téhéran, alliés objectifs, un jeu inévitable est en cours pour remporter la plus grosse du gateau. Seulement voilà: Moscou et Jerusalem sont eux aussi liés. (Je cite Jérusalem par pur réalisme car c’est la capitale effective de l’État d’Israël, et non pas Tel-Aviv d’où le gouvernement ne siège pas; ce choix réaliste ne signifie pas que le grand Jerusalem doive être considérée comme capitale légale et immuable de l’État d’Israël par le monde extérieur).
Si Vladimir Poutine s’est vu obligé d’embrouiller quelque peu ses alliés objectifs iraniens en Syrie sur la réalité du raid israélien, cela s’explique par le peu de confiance qui règne entre Moscou et Téhéran. Et les artilleurs syriens, laissés à eux-mêmes ont tiré où ils ont pu. Bachar al-Assad devra quant à lui gérer tous ces alliés malcommodes, eux qui prétendent être si pressés de partir, alors que l’on ne voit pas qui du Russe ou de l’Iranien emportera le gros lot. Bien sûr les deux ont voulu détruite Daesh et autres jihadistes, ce qui est pratiquement fait. Toutefois,  le gros lot n’est pas Daesh, qui de toutes façons devait être détruit sans bénéfices (villes, ressources, populations nouvelles) car tous ses avoirs étaient volés ou cachés dans des comptes bancaires inaccessibles. L’on ne voit pas ce que serait le gros lot, le BONUS, sauf à considérer que la base navale russe de Tartous en Syrie, et la base aérienne de Hmeimim également en Syrie, sont des trophées suffisants. L’État iranien, lui, n’a pas emporté de tels trophées, hormis quelques lieux de pèlerinage chiite de second ordre. Pour en savoir plus, suivons les actes des gouvernants iraniens, qui nous mèneront tôt ou tard vers l’objet réel de leur intervention. L’attentat de Daesh  Et alors le rapprochement russo-iranien sera peut-être un pur souvenir.

La diplomatie britannique voudrait sauver l’accord nucléaire avec l’Iran mais reste hostile à Assad, nous dit le ministre chargé du Moyen-Orient

Paris,le 3 septembre2018

Le ministre délégué aux affaires moyen-orientales et au développement international, Alistair Burt, nous a accordé une heure lors d’un récent passage à Paris. La politique étrangère britannique ressemble de près à celle de Paris: sauver l’accord nucléaire, afin que le président Hassan Rohani ait le temps de négocier sereinement des accords annexes sur les missiles et la présence iranienne en Syrie. Il n’y a donc pas d’alignement de Londres sur Washington.

Au sujet de l’assaut imminent sur Idlib en Syrie, Alistair Burt est encore une fois sur la même fréquence d’onde que le Quai d’Orsay: alerte sur l’emploi des armes chimiques, et la question corollaire, où iront les civils? D’ailleurs, les civils syriens réfugiés dans les pays voisins posent eux aussi un problème: eux qui n’appréciaient guère le régime Assad, comment peuvent-ils revenir sous la coupe de la police syrienne sans aucune garantie formelle? Le projet de rapatriement des réfugiés en dépend, et donc les puissances occidentales ne doivent pas relâcher leur pression diplomatique sur le régime. Bachar al-Assad ne peut tout simplement pas être le recours naturel et logique, puisqu’il porte la responsabilité du déclenchement de la guerre civile, et que sa police a commis tant de crimes. Sur ce point toujours, convergence entre Londres et Paris. “Je n’irai pas de sitôt à Damas”. Le ministre excelle dans l’art de l’understatement British!

Alistair Burt, ministre pour le Moyen-Orient, dans les jardins de l’ambassade du Royaume-Uni à Paris, le 3 septembre 2018

Quelques succès occidentaux — je suis obligé de dire occidentaux car Londres n’est plus organiquement dans le concert européen — sur le Yemen: la pression diplomatique a fait diminuer les bombardements saoudiens et émiriens sur les zones houthies, et la coalition saoudienne a pour la première fois reconnu des “erreurs” dans ses bombardement excessifs, et “c’est déjà un grand pas”, dit Alistair Burt.

Sur d’autres dossiers, comme le Liban , ou encore la crise des Rohingya, son appréciation est mixte. Si les Gardiens iraniens de la Révolution passent au Liban, la situation se dégradera complètement. Côté Bangladesh, où 800 000 Rohingya ont trouvé un refuge temporaire, la catastrophe humanitaire n’a pas eu lieu, les ONG et les gouvernements ont eu les bons réflexes sanitaires, et le financement adéquat, et fort heureusement les moussons ont été clémentes. L’avenir de ces populations, dont la vocation serait de rentrer en Birmanie, chez eux, reste incertaine. Burt estime que la Cour Pénale Internationale devra un jour se pencher sur cet exode, les élements constitutifs de génocide étant présents dans le rapport sans concession de l’ONU sur cette tragédie.

En définitive, rien de bien réjouissant sur le terrain, sauf à dire sans le dire que Londres reste proche de Paris, et qu’ensemble les deux savent faire entendre leur différence par rapport à Washington, sans tomber dans les bras de Moscou.

Pour ceux que ça intéresse, voici le verbatim “on the record”.

HH

SYRIE

Idlib: Royaume-Uni a dit que armes chimiques totalmt inacceptables

pas renouvellement Ghouta

irresponsabilité de laisser gens revenir sans garanties pour eux;

Savons que Bachar al-Assad va gagner, mais trop sanglant et risque sur rentrants. Arrestations, avis de décès, conscriptions forcées.

Je ne vais pas aller à Damas de sitôt, moi ministre.

Mme ASMA AL ASSAD: nationalité britannique révoquée

Yemen, Martin Griffith Foreign Secretary

Houthi missilesu

Genève bientôt

la Coalition a admis erreur dans frappes deplorables, une 1re notable

ne pas reproduire

pas d’offensive massive sur Hodeida, certaine retenue.

Royaume-Uni sait qu’insurrection a tout commencé, donc pro coalition, insurgés doivent le reconnaitre et accepter

Libye: milices doivent être restreintes,

Ghassam Salame y travaille .

trop de convoitises sur champ petrolifères.

Haftar?

Iran: ai passé WE avec Aragchi

Royaume-Uni va respecter JCPOA, cherchons moyens bcaires

, problème technique et non politique . JCPOA a réduit tensions, sans JCPOA nouvelles tensions. Vls qu’Iran se conforme toujours et encore

Sorry that US has taken different course.

Personne ne doute que Us n’a pas legitimes questions, dont missiles.

complot pour tuer Giuliani chez MEK

Iran cannot argue that it is Syria to fight Daesh w anti aircraft;

clashes w drones; Royaume-Uni not in discussions but support common sense. with Aragchi all topics mentioned.

ROHINGYA:

Burt est égalment chargé de cela.

Camps Cox’s Bazar: beaucoup mieux, Kotapalunga camp, bonne nutrition et’pas d’épidémie, mousson légère hrsmt ,

130M£ d’aide.

Que faire? Roh disent Birmanie est leur patrie, ils veulent identité.

comment les rapatrier? Entrée des ong en Birm est nécessaire . changement culturel et politique,

et merci Bengladesh.

Rapp ONu a soulevé “génocide”, il faut appliquer cette norme internationale. Gros défi international, pas purement national.

WFP veut présence internationale durable.

ISRAEL

nouvelle LOI NATIONALITté : on s’y attendait, mais cela n’aide pas la situation.

voir cf ONU sem dernière sommet sur médiation, archevêque Cantorbery

[off the record: we cannot fully rule out a war.

BURT 8 fév 2018

président Abbas pense encore que les États-Unis sont clé

Q Marine Hay: pourquoi France a oragnisé réunion année dern sur P-O ?

BURT: oui, Britanniques ont influence et regard là bas, mais c’est affaire Israël Palestine , il y a Golfe. ET Israéliens et Palestiniens ont de pires ennemis que leur vis-à-vis .

Le plus cela traîne, le plus ça se complique.

Royaume-Uni souhaite nouveau rapprocht à la 2015 entre AKP et PKK

Depuis Sotchi, on sait que Genève reste seul chemin. Kremlin sait qu’ il faut que régime Bachar al-Assad vienne de manière sérieuse aux négociations, non pas simple bonjour.

Les nouvelles attaques chimiques à Ghouta, et vls que régime et partenaires

current absence of Common Investigative process, thru Russian withdrawal, is a blow. But we need accountability, the international mechanism to deal w breaches is absent, and history tells UN to look for new mechanisms.

Quickest way: to stop those who use chems , to warn those who aid and abet to stop.

Removing terrorists, and making sure that does not reappear, is a concern for Erdogan who fears reappearance of PKK terrorism.

Wall between Israël and Lebanon: (Q hussein): both governments seek to avoiidthis confrontation. Israël worried about Hezbollah, and Iranien presence. If Pasdaran try to settle in Leb, then that is very bad.

Royaume-Uni proscribes Hezb military wing,

Iran :

complexe État,

normalisation relations pour aider son économie est une clé;

government Iran knows compartimentalisation is not infinite, there is some link to Hezb and there are such voices in Tehran, and other bellicose voices.

About Iran embassy in Royaume-Uni, Royaume-Uni government trying to resolve the problem of the banknotes inn the basement of embassy. (as per Araghchi told the journalists )

France et Royaume-Uni voient le monde de manière similaire.

Royaume-Uni government has no dealings w Hamas, until Hamas moves towards quartet principles,

Huthi contact there is an understanding that if negotiated solution the Huthis must be involved.

One tragedy of Yemen: the National Dialogue almost worked but spoiled by the strongmen; a sufficiently federated/autonomous state is solution. No one from outside can find a way, it would be going on a fool’s errand.