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Allemagne : des piratages russes très inquiétants
L’affaire fait déjà parler depuis quelques jours, alors que la chaîne Russia Today (RT) a révélé que les services de renseignement russes sont parvenus à hacker une conversation téléphonique entre un général allemand à Singapour et des collègues. Le contenu audio de la conversation a été diffusé sur les réseaux sociaux par la chaîne.
Selon le magazine allemand Der Spiegel, les généraux auraient en fait utilisé non pas une ligne interne à l’armée pour leur visioconférence, mais la plateforme WebEx.
La présidente de RT, Margarita Simonyan, a prétendu que la discussion entre les généraux révélait que les Allemands projeter d’opérer des tirs de missile sur les troupes russes en Ukraine. En réalité, ils parlaient de la livraison de missiles allemands Taurus aux Ukrainiens et de leurs effets sur le camp adverse.
Le chancelier allemand, Olaf Sholz a considéré l’affaire comme “particulièrement sérieuse” et a annoncé “qu’elle faisait désormais l’objet d’une investigation très minutieuse, intense et rapide.”
Le gouvernement russe a profité de cette annonce pour attaquer directement les Allemands. Dimitri Medvedev, le chef du Conseil de sécurité russe a déclaré sur le réseau social Telegram que “nos rivaux de toujours – les Allemands – s’étaient de nouveau convertis en ennemis jurés – de la Russie. Regardez avec quelle précision [les Allemands] discutent du bombardement de notre territoire avec des missiles à longue portée, choisissent des cibles et la manière d’infliger le maximum de dégâts à notre mère patrie et à notre peuple” a-t-il affirmé.
Ces élus ukrainiens devenus des Russes de Poutine
Lors du discours de Vladimir Poutine à la Douma, l’aura remarqué dans l’assistance deux Ukrainiens connus: Volodymyr Saldo
et Evgeny Balistsky.
Ancien maire de Kherson sous le régime ukrainien pré-annexion, Saldo a toujours été pro-russe, c’est-à-dire favorable à la proximité étroite Ukraine – Russie, il a rallié Poutine lors de l’invasion et a été installé en gouverneur de la nouvelle région russe de Kherson. Puis le 9 novembre, Kherson est entièrement abandonné par les forces russes, et les forces ukrainiennes se réinstallent dans la ville avec peu de combats. Saldo perd son principal port d’attache. Aujourd’hui il est une icône sans pouvoir de la légitimité fictive de l’incorporation dans la Fédération de Russie des régions de Zaporijia, Kherson (la ville et le vaste territoire au sud du fleuve Dniepr), Donetsk et Lougansk.
Evgueny Balitsky, politicien
pro-russe un peu moins accompli que Saldo, gouverneur pour la région russe annexée de Zaporijia, était également visible lors du discours.
Rappelons que dans le cas des 2 nouvelles conquêtes du Kremlin en 2022, les régions (“Oblast” dans le langage russe ET ukrainien) Kherson et Zaporijia, les deux métropoles sont sous contrôle du gouvernement central ukrainien. Concernant la ville de Zaporijia, elle n’est même jamais tombée aux mains de l’armée russe, et son gouverneur régional est bien insignifiant que Saldo.
Conclusion médiocre aux paroles révisionnistes de Serguéï Lavrov sur “Hitler avait du sang juif”
Suite au post Harold Tribune du 2 mai 2022:Les excuses sont enfin venues, mais étaient-elles sincères ? On est obligé d’en douter.
Le gouvernement israélien a dit, dans un communiqué, que le PM Naftali Bennett et le président Vladimir Poutine ont parlé au téléphone jeudi 5 mai, et que Bennett a accepté les excuses de Poutine au sujet des déclarations du MAÉ russe,
Serguéï Lavrov. Rappelons que Lavrov avait dit le 1er mai, à une chaine de télévisions italienne, qu’Hitler avait probablement des origines juives, et que par conséquent le président ukrainien Zelensky, lui-même juif, était tout naturellement sous l’emprise de nazis ukrainiens, et que c’était « tristement fréquent ».
Cependant, côté gouvernment russe, on n’évoque nullement des excuses dans le « read-out » (compte-rendu) de cet échange téléphonique, mais seulement une conversation entre les deux dirigeants au sujet du souvenir des horreurs commises par l’Allemagne nazie. C’est comme si la conversation n’avait d’autre raison d’être que l’approche du Jour de la Victoire en Russie, le 9 mai ! Le gouvernement israélien n’a même pas exigé un communiqué commun, ou du moins une allusion aux paroles de Lavrov de la part du Kremlin.
De son côté, Lavrov a repris ses réflexions, et a aggravé son cas en disant qu’il ne voyait pas ce qu’il avait dit d’étrange. En définitive, le régime de Poutine s’intéresse peu à l’histoire comme sujet d’études sérieuses. Certes, il y a quelques Juifs qui ont aidé les Nazis, le plus souvent pour sauver leur propres vies. Le cas des Kapos, ces gardes juifs des camps d’extermination et de travaux forcés mortifères, est célèbre : prisonniers eux aussi, ils se sont portés volontaires afin de grapiller une alimentation meilleure, et leur sort final était l’extermination, ce qu’ils n’ignoraient pas. Bref, Lavrov est un piètre historien, et comme le reste du gouvernement russe, semble croire sa propre propagande.
En plus de mon dernier post, lire Haaretz, pour une genèse de cet étrange falsification. #HT
L’OTAN reste défensive au-delà du raisonnable
L’on dira un jour que la guerre russo-ukrainienne a pris l’OTAN de court. Structurée comme une organisation militaire défensive, assise sur une coopération intergouvernementale entre parlementaires et dirigeants politiques, elle n’était pas prête à un affrontement frontal avec les Forces Armées Russes. L’OTAN donne l’impression de n’être utilisable que dans le cas d’une confrontation massive entre la Fédération de Russie et ses alliés. Un exercice de très grande ampleur a lieu dans la Mer Arctique, appelé « Cold Response », au large de la Norvège.
- Lisons la description officielle : en français:
Prévu de longue date, cet exercice de défense illustre la capacité de l’OTAN à répondre de manière décisive à toute menace, d’où qu’elle vienne. Il fait intervenir quelque 30 000 soldats de 27 pays, dont la Finlande et la Suède, proches partenaires de l’Alliance, de même qu’environ 220 aéronefs et plus de 50 navires.
- WHO: Around 30,000 troops from over 25 countries from Europe and North America
- WHAT: Training together in cold weather exercises – on land, in the air and at sea
- WHERE: NATO Ally Norway and surrounding seas
- WHEN: March-April 2022
- WHY: Helping Allies and partners practise working together so that they are prepared for any situation
Cold Response 2022 is a long-planned and regular exercise, which Norway hosts biannually. This year’s exercise was announced over eight months ago. It is not linked to Russia’s unprovoked and unjustified invasion of Ukraine, which NATO is responding to with preventive, proportionate and non-escalatory measures.
https://www.nato.int/cps/en/natohq/news_192351.htm
Cocasse passage ci-dessus: Cet exercice n’est pas lié à l’invasion injustifiée et non-provoquée de l’Ukraine par la Russie, l’OTAN y réagit avec des mesures préventives, proportionnées et non-escaladantes.
Décidément, l’approche défensive, qui est la même chose que l’évitement d’une escalade, est tenace.
Il faudra repenser cette doctrine, si l’OTAN veut continuer d’exister et de rassurer. L’ex commandant suprême de l’OTAN, le général Wesley Clark, qui dit sur CNN : l’OTAN laisse Poutine définir les seuils de l’escalade, c’est très néfaste.
Olaf Scholz n’a pas arraché d’assurances claires de Vladimir Poutine
Une désescalade est dans l’air. Mais reste insuffisamment ancré dans les faits. Depuis que le ministère de la Défense russe a annoncé le retour à leurs bases de certaines unités jusqu’alors massées le long des frontières, les observateurs se décrispent. Les chancelleries sont moins enthousiastes cependant. C’est Vladimir Poutine lui-même qui a précisé la nature de ce retrait, lors de sa conférence de presse conjointe avec Olaf Scholz à Moscou ce mardi 15 février 2022 à 14h GMT.
C’est tellement flagrant que le président russe a pu dire que les risques de guerre ne dépendaient pas seulement de lui, mais des « partenaires » occidentaux aussi. En clair, aux Occidentaux de faire le nécessaire pour que cela n’arrive pas, et donc en creux, si cela arrivait ce serait de notre faute !
Olaf Scholz a eu un brin d’ironie en présence de V. Poutine. Un journaliste lui a demandé ce qui pourrait se passer à moyen ou long terme, et il a répondu : « je l’ignore, est-ce que serai encore chancelier, et est-ce que Monsieur Poutine sera encore président ? »
Le chancelier allemand Olaf Scholz est entré dans le ballet diplomatique
Olaf Scholz a exigé le retrait des troupes russes en Biélorussie, et la fin des manœuvres militaires menaçantes partout autour de l’Ukraine. C’est ce que les Occidentaux appellent la désescalade. Si Poutine lançait une attaque, alors les sanctions lourdes et immédiates suivraient.
Mais lui, chancelier allemand, ne pouvait promettre de vendre des armes allemandes à l’Ukraine. Il en est empêché par la loi allemande, mais il verra ce qui pourrait être fait. En attendant il débloque en tout 300M€ d’aide gouvernementale envers l’Ukraine. Un chemin dipomatique se dessine néanmoins. Lui comme Volodymyr Zelensky, président ukrainien, ont dit que la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, la vraie pomme de discorde de cette crise, pourrait être mise entre parenthèses quelques temps.
Côté Moscou, le Ministre des Affaires Étrangères Sergei Lavrov a conseillé, publiquement, à Poutine de poursuivre la voie diplo. Et si Washington et Londres estiment que l’armée russe est prête à une invasion, ils ne vont pas jusqu’à garantir que la guerre aura lieu.
Dernier point : des contacts entre le gouvernement du BELARUS et de l’UKRAINE sont en cours au niveau des ministère respectifs de la défense. Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais c’est quelque chose.
Crise russo-ukrainienne: la médiation d’Emmanuel Macron se transforme en simple sondage des ressentis de Poutine et de Zelensky
Depuis son retour du périple Moscou, Kiev, Berlin, Emmanuel Macron a dû légèrement réajuster son bilan diplomatique à la grande vague venant de Washington.
En effet, à Moscou le président français semblait croire que la désescalade des troupes avait commencé. Les troupes russes étaient en train de se retirer gentiment de la Biélorussie voisine, qui en tant que régime allié de la Fédération de Russie poutinienne, avait ouvert grand ses portes aux militaires russes participant à un exercice militaire hypertophié et menaçant pour l’Ukraine. Cependant, au bout de quelques heures, il devenait évident que le retrait partiel russe hors de Biélorussie n’en était pas un. Washington parlait de l’inverse: 30.000 soldats russes en Biélorussie, une centaine de milliers en Russie-même. C’était largement assez pour constituer une menace accrue.
Le gvt français a donc suivi l’avis de Washington, après avoir été dûment informé des éléments de renseignements des services américains.Les Britanniques ont pris une attitude intermédiaire: ils pensent qu’il y a trop de troupes russes dans cet exercice pour que cela soit honnête. Mais la possibilité une attaque imminente russe n’a pas trop impressionné le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, en visite à Moscou.
Côté Kiev, les retombées de la visite d’Emmanuel Macron ne sont pas entièrement positives. Déjà, devant le président français, Volodymyr Zelensky s’est demandé si Poutine et Macron n’avaient pas un peu trop bu et manger la veille. Puis les analystes ukrainiens ont trouvé que Macron ne prenaient pas la mesure des préparatifs militaires russes aux frontières. Ainsi, l’Élysée glisse doucement vers la position de scepticisme actif envers Poutine. Pas de faille entre Occidentaux, c’est-à-dire rien d’exploitable par le Kremlin.
À Washington on semble quand même satisfait que l’activisme diplomatique français ait au moins rebattu un peu les cartes dans ce terrible jeu de poker.
Victor Orban joue l’équilibriste entre Marine Le Pen et Éric Zemmour
HT: À Budapest, un mois presque jour pour jour après le Quatrième Sommet Européen sur la Démographie et la famille, Marine Le Pen fait son apparition dans les bureaux du premier ministre Orban. Elle est désormais adoubée par le nouveau mentor du souverainsime identitaire européen.
Cette visite expresse dans la capitale hongroise marque encore un jalon dans la stature que Viktor Orban a pris chez les identitaires européens et même américains — Tucker Carlson, éditorialiste et polémiste de Fox News a fait une spéciale récemment à Budapest avec lui. Comme si besoin était, il a réexpliqué son idéologie lors du Quatrième Sommet. “Dieu, famille, patrie” avait-il présenté, “les valeurs hongroises”.
Éric Zemmour était venu présenter ses idées déjà bien connues des Français au sommet. Douze minutes sur un panel, et la chose était faite. Pour Marion Maréchal, 12 minutes aussi, mais avec droit au podium complet, elle seule. Par la suite, le PM reçut le polémiste Zemmour dans un salon de lecture de son palais primo-ministériel, l’ancien Couvents des Carmélites reconvertit en édifice public. Si rencontre avec Marion Maréchal il y a eu, cela ne passa pas devant une caméra.
Les trois Français avaient pratiquement toujours chanter les louanges du Hongrois de plus en plus classiquement réactionnaire malgré ses débuts libéraux et anticommunistes. C’est peut-être sur ce point qu’il n’a point varié, du moins dans sa logique: la Commission Européenne n’est-elle pas la nouvelle URSS, prête à punir, “certes pas par les chars”, les pays-membres déviants du bloc?
La réception de Marine Le Pen fut plus grandiose: déjeuner biltatéral avec Viktor Orban, puis une conférence de presse conjointe d’une demi-heure, dans la chapelle de l’ancien Couvent. (Notons qu’Orban est protestant, donc jamais d’appel de pied explicites au catholicisme romain).
Idéologiquement, il n’y a rien à ajouter à ce que l’un ou l’autre a déjà dit maintes fois. La nouveauté est le fait qu’Orban remercie ouvertement MLP pour son soutien à sa politique en Hongrie, à sa posture dissidente en Europe, et à son opposition totale à l’immigration, sans oublier son hostilité à la doctrine énergétique européenne qui “anéantirait la classe moyenne hongroise”.
Marine Le Pen, en égalité ostentatoire avec le PM, pesait décidément bien plus lourd que ses concurrents réels ou supposés, Éric Zemmour et Marion Maréchal. Elle dispose d’un rôle quasi décisif au sein de la députation européenne, et particulièrement du groupe “Parti identité et démocratie”. Fera-t-elle entrer le parti d’Orban, Fidesz, dans ce groupe? Il faudrait que le PM dise s’il en a envie. Il a résisté jusqu’à ce jour. Il n’a pas voulu quitter le Parti Populaire Européen, mais il l’a fait. Pour l’heure il est dans un no-man’s land parlementaire à Bruxelles. Marine Le Pen, qui avec Matteo Salvini domine le PID, n’en a pas parlé. Il est vrai qu’Éric Zemmour n’a rien à lui offrir, sinon peut-être son dernier livre.