Trump remporte un gros succès au Mexique en décrochant accord commercial

Les détails restent cependant très flous

Le président Donald Trump, en direct devant les écrans de télévision, a scellé un nouvel accord commercial avec le président mexicain Enrique Peña Nieto. L’ALÉNA, Accord de Libre-échange nord-américain plus connu sous son acronyme anglais de “NAFTA”, a été renégocié avec le Mexique. Peña Nieto lui-même le reconnais au téléphone, sur haut-parleur avec Donald Trump, parlant en espagnol puis étant traduit par la voix d’un interprète (en mode alterné). Curieusement, DJT n’a jamais fait de pause de son côté pour le traducteur, sans doute parce que l’évènement visant le public américain.

 

Les deux hommes ont égréné pendant 10 minutes leurs divers motifs de satisfaction. DJT a évoqué de manière sybilline une future coopération entre les deux États “sur la frontière”, ce qui implique mais ne nomme pas le mur. Évidemment cet aspect n’a pas été un total succès, sinon l’on l’aurait mentionné: la République mexicaine ne financera pas son Mur.

 

Peña Nieto a cependant incité DJT a obtenir un accord avec le Canada. À plusieurs reprises, le Mexicain a évoqué le Canada. Ceci marque une autre primeur: deux présidents qui en direct et en public parlent d’un État tiers! Les règles d’étiquette diplomatique n’existent plus.

 

La question est maintenant posée: DJT n’est-il pas en train de réussir? Refaire “NAFTA, cette arnaque” comme il a dit au téléphone; et se rapprocher de Kim Jong-un, “un dirigeant qui sait se faire aimer de son peuple”. Sans oublier  les relatifs progrès de sa position dure sur l’Iran nucléaire. La réussite en général, pour un dirigeant, ne se manifeste-t-elle pas par des résultats concrets? Pour l’heure, DJT n’a que des amorces de résultats à venir. Impossible donc de le juger, mais il est possible de différer le verdict. Alors jusqu’à quand faudra-t-il attendre pour voir des Traités ou Accords totalement rédigés, dans les règles du droit international, et un début d’application concrète? Et quand verra-t-on Kim Jong-un démanteler son arsenal nucléraire? DJT peut s’attribuer des avancées, mais non pas le succès final et définitif. Par contre, l’ouverture diplomatique concernant la Russie de Poutine est clairement gelée. Parler à Poutine est facile, parler au Congrès ne l’est pas.

 

DJT joue la montre, car la reconduction de la Chambre des Représentants et d’un tiers du Sénat se fera le 6 novembre.  Or cette date est trop proche pour que le verdict sur les nouvelles ouvertures diplomatiques puissent être classées comme succès. Ces ouvertures seront quant à elles récupérées par la propagande électorale républicaine, ce qui est de bonne guerre en politique électorale américaine. Cette politique que j’appelle l’équivalent moral d’une guerre, mais sans effusion de sang.

 

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