LE FBI DÉJOUE L’ENLÈVEMENT DE LA GOUVERNEURE DU MICHIGAN PAR UN GROUPE D’EXTRÊME DROITE

Treize personnes ont été inculpées de complot terroriste dans le Michigan, après avoir été arrêtées par le FBI. Elles auraient conspiré pour enlever la gouverneure démocrate du Michigan, Gretchen Whitmer, farouche opposante à Donald Trump. Avec l’objectif de déclencher une guerre civile.

paru sur CNEWS.fr

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Un plan qu’ils n’auront pas pu mettre en oeuvre, le FBI étant intervenu suffisamment tôt. L’agence a utilisé des informateurs et des agents infiltrés pour démasquer les préparatifs de ce crime de terrorisme, qui tombe sous la loi fédérale.

Six des conspirateurs, considérés comme des «extrémistes violents» par le procureur fédéral du district Ouest du Michigan, Andrew Birge, avaient prévu de kidnapper Madame Whitmer avant l’élection présidentielle du 3 novembre puis de la «juger» pour «trahison». Sans plus de précisions: exécution ou négociation, nul ne sait à ce stade.

Cela évoque auprès des Américains un très mauvais souvenir, et présage d’un très mauvais avenir. En 1995, un attentat à la bombe contre les édifices fédéraux d’Oklahama City tuait 168 personnes dont des enfants en crèche. Et l’idéologie des auteurs, anti-pouvoir fédéral, anti establishment, suprémaciste blanche (les non-blancs sont vus comme des ennemis) était proche de celle du  groupe du Michigan.

Plusieurs des membres de ce dernier se font appeler les «Wolverine Watchmen», le carcajou étant l’animal mascotte de l’État du Michigan. Il rejettent l’État fédéral, qui selon eux restreint les droits des individus, et estiment que les «patriotes» doivent renverser cette entité par la force.

Depuis des mois, le groupe du Michigan préparait l’enlèvement de la gouverneure chez elle ainsi que de plusieurs élus dans le palais de l’assemblée élue du Michigan, et l’assaut armé contre la police dans le but explicite de provoquer des morts. Voilà l’esprit d’Oklahoma City qui revient.

Deux éléments ajoutent au trouble ambiant. Dès mars et surtout en avril 2020, se multiplièrent des manifestations de centaines (un pic à 3000) de personnes hostiles à la gouverneure Gretchen Whitmer, qui avait imposé un confinement partiel.

Les manifestants n’étaient que partiellement politisés, car beaucoup étaient des commerçants privés de gagne-pain. Mais parmi les politisés, les milices étaient clairement visibles et à une occasion pénétrèrent par centaines, armés, dans l’immeuble de l’assemblée du Michigan.

La loi locale le permet – dans un surcroît d’esprit libertaire – et ainsi les élus dans l’hémicycle avaient été observés par des miliciens en armes, dont un certain nombre atteignait la galerie et pouvaient mettre en joue, furtivement, des législateurs. Certains des comploteurs du Michigan figuraient parmi les porteurs d’arme de l’assemblée ce jour là.

Autre malaise: Donald Trump a-t-il un lien avec tout cela? En tant que président de l’État fédéral, il ne devrait pas normalement plaire aux anti-étatistes. Mais le président avait notamment reproché à la gouverneure Whitmer d’avoir instauré un confinement. Il est allé jusqu’à tweeter «LIBERATE MICHIGAN», en lettres majuscules, cris qui fut repris par de nombreux manifestants anti-étatistes par la suite.

Ainsi, chez les Démocrates, l’idée que c’est Donald Trump qui alimente ces mouvements fait son chemin. Toutefois, le président semble plus friand des confusions que ses tweets suscitent que des miliciens eux-mêmes. Il n’a d’ailleurs jamais, du moins publiquement, posé avec eux.

Une accélération intense de la crispation idéologique est donc lancée dans le pays. En pleine période électorale, l’on voit mal quels nouveaux partisans cela pourrait apporter à la candidature de Trump, alors que le camp de Joseph Biden devrait rapidement en exploiter les possibilités.